C'est une chanson malienne chantée par un albinos, une chanson qui  tourne dans ma tête comme une roue de vélo aux multiples réflecteurs; c'est une chanson sur laquelle les corps se côtoient et transcendent...


C'est un moment de volupté qui me remplit, comme si j'avais effacé les stigmates d'un passé encore récent.  C'est doux et limpide, enfin, comme si la renaissance tant souhaité suite à mon départ s'était produite.  Jacques Brault a écrit une phrase douloureuse mais porteuse de son autre penchant : plusieurs fois, je suis mort en plein dans ma vie.  Quant à moi, je vis une nouvelle fois.

Au fil des rencontres, au travail, ici sur le continent noir - qualificatif que je déteste car, au contraire, il s'agit en fait du continent le plus blanc, le plus lumineux - il y a cette magie qui opère comme un rouleau compresseur; chaque instant se frotte à l'indiscible, à l'émerveillement.  

Je touche le bois de la chance, comme ce N'Goni que je parcours des doigts et duquel j'extraie une musique enfantine, ne sachant pas en jouer.  Il y a aussi cette Kora aux 21 cordes qui m'accompagne et je pense à toi, mon frère Nicolas, lorsque tu en joueras.  Je touche le bois de la chance car je suis revigoré de vie et de folie.

Je m'emporte mais comme je mettrai bientôt un point final à ce récit électronique, je laisse mes phrases se comporter comme elles le veulent.  Elles le méritent bien après tout.







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