Arrivée et faits divers

Et c'est reparti, encore une fois...

Dans l'avion et à l'hôtel, la gravitation est battue par des moteurs à réaction, ça vole d'un peu partout - faut-il le rappeler - et le passage par Casablanca me couche sur un lit blanc. Il y a une famille québécoise dans la trentaine qui m'accompagne avec deux enfants en bas âge - deux et cinq ans - et qui se trimballent jusqu'au Burkina Faso pour un séjour d'un an. C'est merveilleux cette chance et cette liberté qu'une famille se donne : la découverte, l'ailleurs, la rupture de la routine, le balancement des valeurs. Alors je pense à eux et je les jalouse un peu d'être sur la même longueur d'onde; je sais bien, c'est pas pour tout le monde mais quand même, si des enfants le peuvent pourquoi pas des adultes. Faiblesse quand tu nous tiens.

Il y a cette arrivée, seul à Bamako, sans personne pour me recevoir, tout cela causé par une mauvaise communication, ça agrémente le tout à trois heure du matin. J'appelle Al Assane, prends le taxi et m'endors sur mes anciens draps que j'avais offert à mon ami malien.

Sinon ça va avec ma famille; ce n'est pas réellement une famille, je suis plutôt dans une case à plusieurs familles avec une chambre et Yakiya qui dort dans le salon. C'est correct, je mange bien et le gars est super cool; bémol, la mosquée tout juste (vraiment tout juste!) à côté et le muezzin qui se défait la gorge chaque matin à 4 heures dans son haut-parleur; il me réveille souvent en sursaut - je suis loin des ânes et coqs de Koulikoro qui pratiquaient chaque soir un récital sous la tutelle des grillons. Sinon j'ai une douche et une toilette avec cuvette (génial - je suis pas un fervent du trou ou de la toilette turc, même si je sais faire avec; à la limite je préfère un tronc d'arbre pour m'adosser avec de la végétation verte autour).
La famille est grande est c'est bon; ils sont des dizaines de gamins à me regarder avec des billots dans les yeux et j'adore ce retour, les femmes de la famille veulent toutes me donner une mousso histoire que je sois moins seul et c'est un plaisir de les voir sourire quand je leur dis que je suis célibataire; Yaki est trop gentil et s'occupe bien de moi et ici, à AJA-MALI, ils sont super motivés et compétents. Ça change de ce que j'ai vécu à Koulikoro, sincèrement. Et j'adore Bamako.

J'ai aussi une moto, une belle Yamaha-100 et la conduite est folle ici.

C'est la saison des pluies et je me suis fais prendre comme un gamin : j'ai enlevé l'élastique dans mes cheveux et je me suis promené dans les rues inondées d'eau, de déchets, de terre rougie et je riais avec les gens qui me regardaient, abrités dans leur gargotte de fortune, le sourire aux lèvres d'apercevoir un toubab détrempé; moi ça ne me dérangeait pas c'était même bon cette pluie avec cette chaleur dans cette ville-fournaise. Je me suis perdu dans le dédale des rues et je questionnais les sous-abris afin de savoir où se trouve la case de la famille Sarr.

Tout bouge rapidement, plus que je ne l'espérais. Je suis maintenant certain d'avoir fait le bon choix en revenant en terre malienne...

1 Comment:

  1. Sébastien Roy Dubois said...
    Heureux d'avoir de tes nouvelles. Tiens nous au jus de tes merveilleuses aventures.

    À bientôt.

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