Les cymbales de la fin

J’étais à demi conscient dans mon lit, transpirant d’humidité, je sommeillais d’étrangeté; soudain, la pluie est tombée sur la ville et les habitants se sont rués dans leur maison pour y trouver refuge. Je me suis levé, déboussolé, et j’ai visité encore une fois mes repères d’ailleurs. Dehors, dans la cours de la famille Sarr, le grand manguier a perdu l’un de ses bras, les eaux bamakoise coulent à l’extérieur de l’enceinte et envahissent les égouts à ciel ouvert. Très vite, les rues ont été submergées par les torrents et la pluie a noyé un nombre incalculable de motocyclistes; je me suis promené dans ce dédale en riant et en faisant rire les habitants, j’étais tout de feu mouillé.

Sinon j’ai senti monter en moi les affres du paludisme; la fresque des symptômes, la même qu’à l’époque, m’a affaibli. Il n’en fallait pas plus pour que je gobe des antipaludéens, ce fut tellement salutaire et le résultat est frappant : la forme m’est revenue, forte, doucereuse.

***


Depuis quelques temps déjà, je pense à la fin. La fin de ce blogue. Voilà bientôt près de deux ans que je diffuse les histoires de mes péripéties africaines et que tous et chacun peuvent me suivre; aujourd’hui, alors que j’en suis à mon quatrième séjour en Afrique, alors que j’en suis à me demander ce que sera la suite de mon parcours, je me faufile dans un antre d’égoïsme et je relègue ces histoires pour un projet qui implique une démarche davantage personnelle, introspective.

Dans un mois, jour pour jour, je fermerai définitivement ce blog. Il y aura une liste d’envoie éventuelle pour ceux qui voudront des nouvelles éparpillées. Vous n’avez qu’à m’écrire d’ici là si vous voulez faire partie de cette liste d’envoi.

Merci à tous de m’avoir lu, sinon de m’avoir écrit... et au plaisir.

François

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