LA RÉCONCILIATION

À Koulikoro, la crue des eaux tranquillement se retire pour laisser place aux jardins qui parsèment les berges du fleuve Niger. Les villageois, au pas des jours, se réapproprient ces parcelles de terres fertilisées par la montée des eaux. Je regarde les enfants qui pataugent dans cette immense piscine et je les envie; ils s’amusent à coup de cris et de rires. Une poète a écrit un jour : tous les enfants du monde rient dans la même langue. Je ris à mon tour.

Les deux dernières semaines ont été difficiles; elles ont provoqué une remise en question sur moi, sur mon rôle et mes aspirations. Cette remise en question, attribuable à la maladie, a opéré une introspection et j’ai compris qu’au fond, elle avait solidifié mes assises et bétonné mes convictions. Après la rage, après les blasphèmes, et même si au fond, tout cela n’était pas bien grave, je me suis réconcilié avec l’ici, avec la chaleur accablante et les impondérables; j’ai pris dans mes rets toute la chance qui vient avec ses opportunités. Puis j’ai pesé le pour, le contre, ai pensé qu’au Québec déjà le mercure est descendu sous la barre psychologique du zéro degré, qu’ici la belle saison arrive, que mes 22lbs en moins me vont à merveille, que Mme Mercier est devenue ma 2e maman car elle veut que je mange pour redevenir grand et fort, que la crevaison de ma moto, le frein arrière et la fuite d’huile sont maintenant réparés, que mon dernier rendez-vous avec la Docteur Guindo s’est soldé par un pronostic de sinusite, que j’en ai pouffé de rire à force de me dire que ce n’est pas possible et que je suis maudit, que le CECI va débloquer un fond sectoriel intéressant pour acheter du matériel pour l’IPR/IFRA, que l’IPR/IFRA possède 25 ordinateurs qui dorment dans leur boîte et ce que sont des bêtes de montage et qu’enfin, j’ai dans mes bras deux jumeaux naissants, nouveaux-nés d’Adama, le chauffeur avec qui j’ai tissé l’amitié de l’expatrié, celle qui va et qui repart.

LE VOTE

Petite demande spéciale de ma part : j’avais participé – très brièvement, je dois préciser – il y a quelques temps, avant mon départ, à un court métrage de Benoît. Ce court-métrage a été sélectionné dans le cadre du concours « Métissé serré ». Nous en sommes à la deuxième ronde et c’est le vote du public qui décidera des éventuels gagnants. Je vous invite donc à voter pour ce film qui s’intitule Les boulangers, la nuit et qui se retrouve parmi les finalistes de la semaine en cours. Mais hâtez-vous! Il ne reste plus beaucoup de temps. Pour aller voter : www.rcinet.ca
Je suis toujours friand de vos commentaires. Ce blog s'inscrit dans une démarche conjointe au CECI et qui s'intitule "Engagement envers le public". N'hésitez pas!

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